En tant qu’hypersensibles, nous pouvons ressentir très fortement la colère, nous sentir irritable, irrité, en avoir marre de tout. Ou plus discrètement, nous pouvons ressentir une petite frustration, une petite tension qui va prendre l’effet de la goutte d’eau qui fait déborder le vase, dommage pour notre entourage à ce moment-là… Que ce soit notre tension ou celle de notre entourage, nous pouvons avoir le sang qui ne fait qu’un tour, nous pouvons réagir au quart de tour, et la situation peut vite tourner au vinaigre… Alors que faire pour sortir de ce cercle vicieux et retrouver notre calme naturellement ?…
1- Cinq aspects de la colère dans notre personnalité
Retour aux origines : à l’état sauvage, la colère nous a aidés à défendre notre territoire et nous a permis de nous mettre en sécurité et de survivre. Elle est donc naturelle et salutaire. La reconnaître est le premier pas que nous puissions faire pour avancer sur notre chemin, un nouveau pas vers nous… Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, aujourd’hui, nous sommes guidés par nos réflexes instincts, primitifs, reptiliens d’un côté et nos réflexes émotionnels de l’autre. A nous de faire le ménage !
Notre culture nous a peu à peu modelés pour apprendre de nouveaux réflexes, pour nous adapter au mieux à » notre tribu « . Or cette adaptation nous a éloignés de notre propre personnalité. Pour mieux comprendre ce processus et revenir à l’expression d’une colère saine, nous posons ici une piste de réflexion.
En effet, cet article a pour ambition de nous aider à mieux comprendre notre colère sous cinq de ses aspects, les plus fréquents, en commençant par le primordial, à savoir : la colère saine, celle qui marque nos limites, notre personnalité, notre originalité. Celle-là, nous devons l’honorer. Qu’elle soit ensuite entendue ou non, nous devons l’entendre nous-même, et l’exprimer, pour notre bien-être. En même temps, quatre autres suggestions de départ de colère peuvent également être exprimées, comme par exemple sur notre trop plein, l’expression de notre impuissance, de notre peur ou de notre fatigue. Nous pouvons avoir l’habitude de les exprimer par la colère. Nous vous invitons à être plus précis.
La colère saine, pour marquer nos limites, construire notre identité
La colère saine, celle qui marque une limite, s’exprime de façon calme. Si elle est entendue, elle retombe naturellement. Elle s’exprime à la première personne du singulier et à l’affirmative, de façon factuelle, claire et précise. Passer par la colère saine nous permet de retrouver notre état de bien-être originel. Elle dure entre 2 secondes et 5 minutes. Un soulagement se ressent lorsque ce type de colère est exprimé et entendu, ne serait-ce que par nous-même.
J’ose le dire, malheureusement, la majorité d’entre nous avons grandi dans un monde de » sourds », où il est nécessaire de crier pour se faire entendre… Cela n’est pas nécessaire lorsqu’on sait s’écouter soi-même et écouter l’autre !
Pour rappel, tout passe par l’intention. Toute action débutant par l’intention d’améliorer une relation sera entendue comme telle. Toute action débutant par l’intention d’un rapport de force de quelqu’un sur autrui aboutira à ce que l’autre se défende. Ça coule de source, pourtant, combien de fois je vois des personnes qui cherchent à avoir raison, sous-entendu, l’autre a tort… Et si l’autre aussi avait raison !? Mais cela est un autre sujet…
La colère décharge, ou goutte d’eau qui fait déborder le vase
La colère décharge me fait penser à un mille-feuille : une couche qui craque, une couche de crème, une couche qui craque, une couche de crème… Les couches qui craquent sont les colères précédentes qui n’ont pas pu être exprimées, par « correction », parce que « cela ne se fait pas », ou autres interdits que nous nous sommes nous-même mis. Les conséquences de ces colères à répétition et non exprimées sont néfastes pour notre organisme, car nous sécrétons des toxines et autres cristaux qui vont peu à peu venir bloquer nos articulations, faire des nœuds musculaires, ou autres dégâts dans le système vasculaire, respiratoire…
Pour vous donner une autre image, les couches de colère non exprimées s’accumulent et font l’effet d’une boisson gazeuse que l’on aurait secouée avant d’ouvrir le bouchon… Et tout d’un coup… BOUM ! Explosion.
Ce qui est souvent dommageable dans ce contexte, c’est que la personne qui reçoit cette explosion n’est, en réalité, peut-être, que sujette à la dernière goutte… Et parfois même pas ! Juste un regard, un sourire… Elle se prend toute la bouteille ! On est bien loin de la colère saine : » Toute action débutant par l’intention d’améliorer une relation sera entendue comme telle » Toute action débutant par l’intention d’un rapport de force voire d’un règlement de compte aboutira à ce que l’autre se défende et surenchérisse ! C’est normal !
Si un jour vous recevez cette bouteille d’eau explosive, je me permets de vous suggérer de vous rappeler qu’une personne blessante est une personne elle-même blessée. De plus, elle est incapable de voir sa propre blessure… Sa seule échappatoire est de vous rendre responsable de son propre mal-être ! C’est sa façon d’exprimer sa colère !
La colère d’impuissance, de lassitude ou colère tristesse
La colère d’impuissance, de lassitude est une colère exprimée à la place d’une tristesse.
En effet, il se peut que sans nous en rendre compte, nous ayons une émotion fétiche, et en contrepartie une émotion interdite. Dans le cas de la colère d’impuissance, de lassitude, nous exprimons notre colère au lieu de notre tristesse. Cette dernière émotion a pu nous être interdite dans le passé par des » Ne pleure pas « , » Tu es trop grande pour faire un caprice » ou autres paroles loin de ce que nous ressentions à l’époque. Ces mots » maladroits « , montrent l’incapacité de l’adulte à faire preuve d’écoute ou d’empathie. Souvent, c’est parce qu’il s’est lui-même coupé de ses propres émotions, ou parce qu’il » n’a pas le temps « … Comment pourrait-il écouter nos émotions s’il ne sait pas le faire pour lui-même !? Comment pourrait-il prendre du temps pour nous s’il ne le fait pas pour lui-même ?!?
La colère intimidante ou colère peur
De la même manière, lorsque nous ne savons pas nous connecter à nos peurs, nous nous mettons en colère. Il semble que dans notre société, montrer sa vulnérabilité ne soit pas vu d’un bon œil. Ainsi, nous cachons nos peurs, qu’elles soient peur de ne pas être à la hauteur, peur de déplaire, peur de se tromper, peur pour un proche… Il en découle une colère contre celui ou celle qui se permet de les assumer ! » Il ne faut pas fléchir « , » Il faut rester à la hauteur « , » Je n’ai peur de rien ! » ou » Nous n’avons pas droit à l’erreur » comme si nous étions des robots… Et quand bien même, comme si les machines ne tombaient pas en panne…
Ce processus, cette programmation nous met dans un état de stress permanent et dès le premier » faux pas « , il est pointé du doigt de manière sèche, comme une exigence à la perfection…
Le meilleur remède est de lâcher-prise. Une des manière simple et efficace de lâcher cette recherche de la perfection est d’utiliser le mantra suivant : » Nous sommes tous parfaitement parfaits et en même temps parfaitement imparfaits ! « Oui, nous sommes parfaitement parfaits dans notre domaine de prédilection et parfaitement imparfaits dans les autres domaines et c’est très bien ainsi ! C’est ainsi que tout le monde a sa place et que nous nous complétons les uns les autres !
La colère surexposition ou colère fatigue
La colère surexposition est une réaction normale d’une personne qui a de multiples stimulations en même temps, trop nombreuses pour elle. Sa colère monte dans des situations où il y a de trop nombreux stimuli. Ces stimulations peuvent prendre différentes formes, que ce soient trop d’idées à la fois, d’idées qui fusent ou qui trottent dans la tête, les projets à mener à bout, qu’ils soient à court ou long terme, les attentes des autres, tous types de mouvements venant dans tous les sens, autant directions que visuel, kinesthésique, auditif, odorant ou parfois gustatif. Une manière explosive de répondre à une agression externe trop forte va en découler. C’est une réaction apprise. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons changer de comportement et apprendre une nouvelle façon d’agir, plus adaptée, plus calme celle-ci.
Cela peut aussi être le cas lorsque nous sommes fatigués et que nous avons besoin de repos. Que ce soit au sujet d’une fatigue légère ou chronique, le besoin de repos est un besoin primaire, indispensable.
Si nous n’écoutons pas ces informations, les conséquences peuvent être à l’origine d’un burn-out.
Ces vagues de colère sont naturelles et nous préviennent que quelque chose ne nous convient pas dans notre entourage, dans notre environnement. Il est primordial d’en prendre note et d’agir dessus, pour notre bien-être.
Je ne saurais mieux que conseiller, dans ces cas-là, d’agir en prévention, comme indiqué dans l’article sur l’hypersensibilité, ainsi que prendre des temps de repos.
Pour conclure
Nous sommes tous porteurs de réactions qui nous ont été salutaires à un moment donné et qu’il serait peut-être temps de lâcher peu à peu, pour plus de sincérité, d’authenticité, ne serait-ce qu’envers nous-même. Ces réactions nous interdisent ou nous empêchent d’exprimer nos émotions telles qu’elles devraient l’être : la bonne émotion, au bon moment, avec la bonne personne. Nous portons des blocages qui s’appellent jugement, bonne conduite, autorité, rébellion, ou qui ont des noms d’émotion telles que peur, colère, tristesse ou joie, à l’insu de nos émotions saines… Lorsqu’elle n’est pas exprimée naturellement, la colère peut prendre la forme de colère décharge, colère d’impuissance, lassitude, tristesse, colère intimidante, peur, ou colère surexposition, fatigue.
Cerise sur le gâteau
L’antidote de la colère est l’amour. L’amour de soi et l’amour de celui qui induit notre colère. Lorsqu’il s’agit d’une goutte d’eau ou d’un comportement tellement éloigné de nos propres valeurs, l’observation va nous amener à un comportement différent. Soit nous pouvons expliquer à notre interlocuteur, patiemment, de manière répétitive, voire différemment, en espérant se faire entendre… Soit nous nous focalisons sur une valeur que nous avons en commun de façon à peut-être être entendu… Soit encore nous prenons nos distances, voire nous rompons la relation…. Parfois, c’est malheureusement la seule issue pour notre propre bien-être.
Forts de ces quelques éclaircissements, pour aller plus loin sur notre chemin d’Âme au naturel, faisons ces quelques pas de plus vers nous !
2- Pratique et exemple pour observer quelle est notre colère, frustration ou autre tension, à nous de jouer !
Chaque jour, durant les cinq prochains jours, je vais observer, décortiquer tous types de tensions, de la plus subtile à la plus forte d’après la liste suivante. Je note mes ressentis le plus précisément possible sur mon journal. Pour rappel, pour être de plus en plus précis dans ma description, je me centre sur mon ressenti, j’utilise la première personne du singulier, des phrases à l’affirmative, de façon factuelle
- Colère saine
- Colère décharge
- Colère d’impuissance, lassitude, tristesse
- Colère intimidante, peur
- Colère surexposition, fatigue
- Nouveau type de colère, je précise…
Comme elle est loin d’être exhaustive, nous vous invitons à laisser un commentaire comme pour créer ensemble, une bibliothèque de types de colères 😉
Petit exemple personnel pour illustrer : Le 9 avril 2020. Cette nuit, j’ai mal dormi. Ce matin, je suis particulièrement hypersensible au bruit et j’ai besoin de calme. Pourtant, j’ai envie de faire cuire des œufs au plat. Le bruit est déjà fort pour moi. Le crépitement des œufs dans la poêle… L’odeur est forte aussi, je mets la hotte aspirante… Bien qu’au minimum la hotte siffle dans mes oreilles. Je m’éloigne de la plaque de cuisson pour minimiser l’impact sur mes tympans. Et là, mon conjoint arrive tout heureux en sifflotant dans la cuisine… Les œufs qui cuisent, lui qui arrive, il siffle, c’est trop pour moi, je ne sais pas gérer tant d’informations à la fois. Trop de bruit, trop de stimuli. Je sens une tension dans mon corps… Et là, j’observe la situation.
Quatre issues parmi tous les possibles :
- Je lui exprime mon état : » Je suis en train de faire cuire des œufs ; aujourd’hui, le bruit est fort pour moi. Comme je n’aime pas l’odeur, je mets la hotte, qui est aussi très forte pour moi. Ces deux situations sont difficiles pour moi. En t’entendant arriver en sifflotant, cela met du bruit supplémentaire dans mes tympans qui m’expriment déjà leur trop-plein «
- Je lui fais une demande. » Pour le moment, il y a trop de bruit et d’informations pour moi, est-ce que tu peux te faire discret le temps que les œufs soient cuits ? » Évidemment, je lui ai déjà exprimé mon hypersensibilité au bruit et au trop-plein d’informations
- Je ne dis rien, » supporte » et d’un coup me laisse submerger par la vague et explose de colère… Sans commentaires…
- Heureusement les œufs sont cuits, j’éteins tout, nous pouvons déjeuner !
Laquelle mettriez-vous en place en conscience aujourd’hui ?
3- Pour aller plus loin…
Pour aller plus loin sur le chemin de notre Âme, nous pouvons nous programmer un moment de qualité envers nous-même et prendre une pause pour lire ou relire « Intention = Conscience + Exercices inédits » « Hypersensibilité = trait de personnalité + Actions » et « Mon Précieux Présent ~ Mieux utiliser son cerveau ».
N’hésitez pas à commenter, valoriser cet article en cliquant sur le pouce vert, nous faire part de vos retours, quel est votre type de colère auquel nous n’aurions pas pensé… Et surtout, ajoutez l’intention de vous amuser, de développer votre joie et l’amour pour la vie, votre vie !
Merci pour ce moment de partage. Je prends toujours plaisir à lire ces différents chapitres concernant notre chemin de vie. Ce que je retiens aujourd’hui dans cet article sur la colère c’est :
» l antidote de la colère c est l amour ». J’ aime beaucoup. Je m’y retrouve beaucoup.. merci.
Oh merci Isabelle pour ce commentaire ! Oui, l’amour est un précieux cadeau, présent, enfoui dans le cœur de tout en chacun. A mon avis, c’est une question d’intention. Ravie que tu choisisses l’Amour à la Colère… Tu élèves ainsi ton taux vibratoire, ainsi que celui de la relation… Bravo pour cette contribution !
Pour ma part, pendant des années j’ai terriblement souffert de mon hypersensibilité. Combien de fois ai-je entendu que j’étais trop sensible, trop à fleur de peau, trop stressée, trop angoissée, que je pleurais facilement et me mettais en colère pour un rien… Je ne me sentais pas normal. J’avais honte de moi-même et je me sentais coupable de ne pas réussir à prendre sur moi… En plus, quand nous sommes hypersensibles, nous sommes très sensibles au regard de l’autre. Quand on me rabaissait, je croyais que les gens avaient raison. J’avais une estime de moi-même à raz des pâquerettes.
Mes souffrances ne me laissaient guère de repos, j’étais envahi par la douleur. D’autant plus que je comprenais et ressentais aussi ce que pouvaient vivre les autres qui souffraient (nous sommes naturellement doués d’empathie lorsque nous sommes hypersensibles). Je ne supportais pas l’injustice, la misère, le mal qu’on fait aux animaux, aux arbres, aux enfants, aux personnes âgées, aux plus démunis. Mais grâce a toi Céline j’ai fais d’énorme progrès un grand merci
Wouaouh, quel beau témoignage Robert, merci beaucoup pour ta confiance et de te livrer ainsi.
Je suis sûre que ton témoignage résonne pour de nombreuses personnes alors vraiment merci pour ce partage !
Merci pour la précision de tes mots qui montrent que ton hypersensibilité et les énormes progrès que tu as faits…
Mon point de vue est que ce n’est peut-être pas de ton hypersensibilité, mais de ce regard que les autres portent sur ce superbe pouvoir que tu as et qu’ils n’ont pas révélés ou qu’ils ne s’autorisent pas à révéler, qu’est justement ton hypersensibilité. Comme je le disais l’article sur l’hypersensibilité du 9 mars 2020, nous sommes tous hypersensibles ! Sauf que certains, par réaction à ce regard des autres, se sont coupés de leurs merveilleux outils. Toi, au contraire, tu l’as développé encore plus, pour plaire aux autre…
Ne pas se sentir normal, se sentir coupable, se sentir rabaissé, sentir des souffrances, de la douleur, perdre confiance en soi… Tout ces signes sont dignes d’un chemin vers l’extérieur… Pour plaire aux autres… Au point de se perdre…
C’est justement pour cela que j’invite à faire le chemin inverse dans un premier temps, le chemin vers soi, ce pas vers soi, pour mieux s’exposer aux autres, par la suite, sans se perdre soi-même… Plus jamais…
La colère décharge et la colère surexposition ou fatigue me parlent plus particulièrement. Merci pour ce bel article qui permet de mieux comprendre certaines choses…
Oh, merci Carine pour ce nouveau commentaire.
Oui, c’est intéressant de voir quel type de colère revient le plus souvent. Ainsi, nous pouvons agir dessus avec encore plus de précisions ! Décharger les gouttes dès qu’elles arrivent, s’exposer à moins de stimuli à la fois, ou se reposer permet dans ton cas de se reconnecter avec la pratique à une « colère saine »… Continue sur ton Chemin !
C’est toujours un grand plaisir de te lire il y a beaucoup de vérité et cela fait du bien ! Maintenant pour hypersensibilité effectivement il y a du mauvais mais aussi peut-être du bien et pour les œufs il faut les faire dans la journée 🤣 je plaisante. merci encore 🤗
Merci beaucoup Robert pour ton nouveau commentaire, je suis ravie que ce nouvel article t’ai plu lui aussi !
Je t’invite à réfléchir sur ce que tu trouves de mauvais ou de bon dans l’hypersensibilité… Doit-on juger ?
Je crois que pour les œufs, c’est le bon jour 😉, bonne recherche 😍!
Lecture passionnante ce matin!
Je retiens le mantra « nous sommes tous parfaitement parfaits et en même temps parfaitement imparfaits »
Belle journée à toi, sans bruit agressant tes tympans 😉😍
Oh, merci beaucoup pour ton gentil retour Sophie ! Il est vrai que ce mantra permet de relativiser lorsqu’on cherche la perfection… Surtout si elle est source de tension ! Merci aussi de faire attention à mes tympans 😉 Belle journée !